sur le bon chemin.
-AJHN CHAH-
En décembre dernier, j’ai pris la décision de m’offrir une pause de un mois des réseaux sociaux. À ce moment-là, j’avais surtout besoin d’éteindre le bruit du clavardage et du visuel intrusif. Je me suis demandé que reste-t-il quand ce bruit laisse place au silence, que les commentaires ne valident plus mon expérience? S’amorçait donc un exercice de lâcher prise sur un produit de consommation dont je ne pouvais plus choisir le contenu et qui sollicitait trop souvent mon attention. Tout ça m’agressait et avait largement dépassé mes limites. Six mois ce sont écoulés depuis et je ne suis toujours pas retourné visiter Facebook et Messenger. Au fil des semaines, une distance s’est installée et maintenant que les impacts sont bien ressentis, j’ai assez de recul pour vous partager mon expérience. Alors qui suis-je sans les réseaux sociaux et pourquoi c’est important de se poser la question.
En 2009, j’étais enceinte de mon premier enfant et déjà Facebook faisait partie de nos vies et s’infiltrait rapidement dans les mœurs de la société. Dès lors, j’observais le contrôle et le pouvoir que la compagnie s'accordait. J’avais mes réserves et je savais que ma grossesse ne ferait pas l’objet d’un sujet de clavardage sur la plateforme. Avant même la naissance de notre bébé, nous avions informé les membres de nos familles et amis que nous ne souhaitions voir aucune photo de notre enfant sur Facebook. Cette décision n’était pas comprise de tous mais nous leur demandions de la respecter. Depuis, j’ai dû rappeler à quelques occasions notre souhait pour des oublis ou des nouveaux venus dans notre cercle social. Généralement les gens honorent notre requête parce qu’ils savent combien notre vie privée compte à nos yeux et ils y sont sensibles.
Les années ont passées et la maternité à tranquillement donné naissance à ma vie d’artiste avec le désir d’écrire un blogue personnel. À l’époque, je n’étais pas prête à tenir mon propre site internet et je n’avais assurément pas les connaissances techniques pour le faire. J’ai donc donné à Facebook une seconde chance et j’ai commencé à partager mes œuvres sur ma page personnelle parce que c’était facile et sans frais. Bien que la réponse fût positive et que mon art trouva une certaine forme de reconnaissance, je me sentis rapidement déçu et insatisfaite. Hélas, cette visibilité ne me nourrissait pas comme je l’aurais souhaité. Sa nature m’apparaissait artificielle, réduite à un groupe limité noyé dans un monde de voyeurisme et d’exhibitionnisme. Rien à voir avec l’authenticité et la sensibilité que je recherchais. J’y trouvais de moins en moins ma place. Entre temps, je découvrais Instagram avec sa communauté d’artistes qui s’avérait une réelle source d’inspiration plutôt qu’une source d’irritation.
-PETER DRUCKER -
Au cours des deux dernières années plusieurs choses sont survenues, tant dans ma vie privée que dans l’univers sociale, qui ont fait en sorte que j’ai eu besoin de reprendre le contrôle de ma communication. Sentir que même sans Facebook et Messenger j’existais et que j’étais autonome dans mes relations sociales. Avec le temps, ce que je croyais que la plateforme m’apportait, elle me le procurait de moins en moins. Puisque j’utilisais les réseaux sociaux que d’un point de vue professionnel, je décidai de créer une page publique en tant qu’artiste distingue de ma page personnelle. Cependant, malgré mes efforts je n’ai jamais réussi à acheminer les gens sur cette page, là où j’étais active. Lorsque quelqu’un voulait entrer en contact avec moi il le faisait via ma page personnelle, sans distinction. À ce point, ma relation avec Facebook était chargée d’amertume.
Fatigué d’être exposé toujours aux mêmes vulgarisateurs, la haine, les fausses nouvelles et la publicité qui noyaient les publications de mes vrais amis, je n’y trouvais plus de plaisir. Même si je bloquais beaucoup de contenu inapproprié, mon fil d’actualité me laissait perplexe. De plus, j’ai un profond malaise avec la présence de photos d’enfants sur les réseaux sociaux. Comprenez-moi bien, j’adore les enfants, mais quiconque connait la portée des images publiées sur internet devrait questionner ce geste. Pour ma part, au même titre que je ne distribuerais pas des photos de mes enfants à des inconnus croisés sur la rue, je ne laisse pas circuler des clichés d’eux sur Facebook ou ailleurs. Je ne ressens pas le besoin d'exposer ma famille et notre quotidien au regard de tous. Je n’ai nul besoin d’être confirmé dans ma valeur ou dans celle de ma famille. Je sais que mes enfants sont beaux, tous les enfants le sont! Je sais qu’ils sont bons, personne ne peut l’affirmer mieux que moi et mon mari. Je choisis d’enseigner à mes enfants que leurs valeurs ne reposent pas dans le regard des autres ou dans les likes et j’aime d’une communauté virtuelle qui ne connait rien d’eux. Mais aussi parce que les enfants apprennent et imitent le comportement de leurs parents et je m’en soucis. Alors pouvons-nous attendre qu’un enfant soit en âge d’offrir son consentement avant de publier une photo ou une vidéo qui restera à jamais sur la toile virtuelle? Les conséquences de ce geste les suivront, après tout, toute leur vie!
Si tout cela vous semble absurde, je vous invite fortement à vous renseigner sur les droits d’auteur et l’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes et des moins jeunes. Malheureusement, il reste encore beaucoup d’éducation à faire à ce niveau. N’empêche que toute publication sur la plateforme devient la propriété de Facebook dès l’instant qu’elle est partagée, leur léguant tous les droits et ce même si elle est éventuellement supprimée, elle ne vous appartient plus. Pour toutes ces raisons, je reste très discrète sur ma vie privée et celle de mes enfants en m’abstenant de participer à ce mouvement, directement ou indirectement.
réseaux sociaux. Il se Vit .
-INCONNU -
À la fin de la journée, c’est important pour moi d’avoir le sentiment que ma valeur m’appartient. Ma valeur personnelle ou celle de mon art ne dépendent pas du regard que l’autre pose ou ne pose pas sur moi, mais bien ce que moi j’en pense. Est-ce que mon cœur vibre et aime ce que je vis, ce que je crée? Voilà la seule opinion qui compte. Il s’agit d’être honnête avec soi-même et ne jamais échanger l’honnêteté contre la fiabilité et la popularité. Après plusieurs mois d’absence, je peux affirmer me sentir réellement libéré des réseaux sociaux. Le sentiment d’isolement ou la peur de manquer quelque chose fut dans mon cas très passager et éphémère. Ce qui m’attriste avec le recul, est de constater à quel point beaucoup de gens s’en remettent uniquement aux réseaux sociaux pour communiquer. Combien ceux-ci en dépendent avec un faux sentiment de connexion. En raison de cette croyance, je manquerai sans doute certains évènements marquants mais j’ose croire que ceux qui veulent vraiment m’aviser auront la bonté de m’en informer personnellement. Comme pour un décès par exemple. Désolé si je manque l’annonce de votre promotion, votre dernière destination voyage ou l’adoption de votre nouveau toutou mais cela fera en sorte que nous aurons de belles choses à nous raconter lors de notre prochaine rencontre!
Ainsi, il y a peu de chance que vous me voyiez sur Facebook et que vos messages sur Messenger soient lus et répondus. En supprimant ces applications de sur mon téléphone, je me suis libéré d’un lourd fardeau. Dorénavant, je m’investis dans un monde réel, vrai et honnête entouré de gens présents et attentifs dans les bons comme les moins bons moments. Ceux qui souhaite s’investir et tisser des liens à double sens, solides et fiables avec moi savent où me trouver. Est-ce qu’on peut se réapproprier le sens du mot amis et s’investir dans des liens durables, dans l’intimité? Si le cœur vous en dit, il me fera plaisir de partager avec vous via mon courriel, mon infolettre De nature Créative où j’ouvre les portes de mon atelier et partage généreusement ma vie d’artiste et mes sources d’inspirations. Vous pouvez aussi me suivre sur Instagram ou je partage encore à l’occasion quelques créations, sans pression.
Quitter les réseaux sociaux est une décision personnelle qui ne concerne que soi. Pour moi c’était surtout devenu une perte de temps et une source d’irritants. Je fait le choix de profiter davantage des instants en famille et entre amis plutôt que de partager des photo de ces moments ou d’épier la vie des autres. Je suis heureuse et très reconnaissante d’avoir cet espace pour écrire mon blogue personnel et y partager ma vérité en toute confiance. J’espère sincèrement que vous y trouverez un peu de douceur et d’inspiration. J’ai très hâte d’échanger avec vous de manière significative en dehors des médias sociaux. Je vous invite à joindre mon infolettre qui est au coeur de mon travail, un lieu à mon image sans algorithmes! Et vous, pour quelles raisons quitteriez-vous les réseaux sociaux?
-VIRGINIA WOOLF -