Trouver sa couleur

 

 
 
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Aussi loin que je puisse me souvenir, le dessin a toujours fait partie de ma vie.  Dès l’âge de 2 ans, je me cachais dernière le sofa et on m’y retrouvait endormie, stylo et papier à la main. Je dessinais et coloriais par pur plaisir, sans jugement, sans retenu, le geste guidé par l’intuition.  Bien évidemment qu’à cet âge, je n’avais pas conscience de mes aptitudes et la comparaison n’était pas encore né.

Bonhommes au stylo rouge réalisé à 2 ans.

Mon entrée à l’école fut en quelque sorte mon baptême de l’autocritique puisque pour la première fois, je prenais conscience que dessiner était un talent et qu’il n’était pas donné à tous. Rapidement, mes compagnons de classe tentèrent d’imiter mes dessins et mon enseignante me gratifiait de compliments. En deuxième année du primaire, je gagnai un concours de dessin à mon école.  C’était la première fois qu’on reconnaissait officiellement mon talent et on m’offrit une magnifique boîte de 60 crayons de couleurs Prismacolor.

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La découverte de cette belle boite rouge ornée de dorure, dont le couvercle pliable permettait à la boite de tenir à la verticale, offrait un magnifique présentoir avec son éventail de couleurs.  Pour la petite fille de 8 ans que j’étais, toutes les couleurs du monde s’y trouvaient du blanc ours polaire au noir chauve-souris, que de possibilités!  Le simple geste d’ouvrir la boite et sentir l’odeur des crayons emplissait mon cœur de joie.  J’ai passé des heures à colorier, installé à la table de cuisine, à essayer de maîtriser l’art de fondre les couleurs l’une dans l’autre comme savais si bien le faire ma mère. 

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Cette boîte était ma possession la plus chère que j’ai précieusement conservée jusqu’au secondaire, même si elle tombait tranquillement dans l’oubli, je ne pouvais m’en départir.  Encore aujourd’hui, lorsque je me rends en magasin de matériel artistique, je ne peux me retenir de passer devant les présentoirs à crayons de couleurs qui offrent une variété bien au-delà de mes 60 Prismacolor! Je vous raconte cette histoire parce que je crois sincèrement que nos passions nous sont révélées dès un très jeune âge, suffit d’être à l’écoute.  Pour certains, le parcours est unidirectionnel et préétablit très tôt alors que pour d’autres, la route est parsemée de ramifications, de détours et d’obstacles. 

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Bien que mon amour des crayons et des couleurs fût indéniable, la voie n’était pas si claire dans mon esprit.  Oui j’aimais dessiner et j’éprouvais beaucoup de plaisir à le faire mais ce n’était qu’un atout qui ne pouvait avoir grande utilité dans la vie, selon moi.  Je mis donc mes efforts ailleurs, dans des domaines plus conventionnels et utiles.  Pourtant, la vie m’avait offert plusieurs occasions de reconnaître cette étincelle que l’art ravivait en moi, mais en vain, j’avançais selon un plan cartésien, complètement déconnecté de mes émotions.  Jusqu’au jour où j’admis que ce plan rationnel ne me rendrait jamais heureuse et que mon énergie s’étiolait comme un crayon qu’on enfonce trop longtemps dans l’aiguise électrique.

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Mais heureusement, cette prise de conscience fit lever le brouillard et tranquillement j’avançais avec une énergie montante. Que notre route soit claire et prédéterminée depuis l’âge de 5 ans ou qu’elle soit sinueuse et trouble par moment, chacun fait son chemin selon son rythme et sa cadence.  Je vous souhaite à tous de vivre votre passion au quotidien ou de façon sporadique si cela vous convient mieux.  Mais demandez-vous, ou demandez à un proche si votre mémoire fait défaut; Quel était votre passe-temps favori à l’âge de 5 ans? Vous pourriez être surprit du bonheur que cette activité vous apportes encore aujourd’hui, rien que d’y penser!

 
 
 

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